La journée de la jupe et du routier

Estelle

Ce matin, tôt ce matin, très tôt même, au volant de ma voiture, je faisais ce que font des milliers de femmes, comme moi, tous les jours. Je vous vois venir. Non, je n'étais pas en train de me mettre du mascara, ni du rouge à lèvres, ni du vernis à ongles (est-ce possible d'ailleurs ? A tester...). Et non, je ne chantais pas à tue-tête le dernier album de Justin Biber.

Non, tout simplement, je me rendais au travail, comme la (jeune) femme moderne et épanouie que je suis. Et comme tous les matins, j'empruntais l'autoroute.

Et comme tous les matins, j'ai subi les appels de phare non pas d'un, mais de deux chauffeurs de camion. Parce que j'avais déboité sans clignotant ? Non. Parce qu'il y avait un radar ? Non. Parce que je roulais mal, dangereusement, ou qu'un de mes phares était grillé ? Non plus. Tout simplement parce que, comme tous les jours et comme des milliers de femmes, je conduisais en jupe. Et que ladite jupe, arrivant pudiquement au dessus du genou lorsque je suis debout, a une fâcheuse tendance à remonter à mi-cuisse lorsque je suis assise, déclenchant ainsi la concupiscence des chauffeurs de poids lourds.

Ce soir, en rentrant, même tenue, même route, mêmes effets. En pire. Appels de phare ET coup de klaxon, au cas où je n'aurais pas compris.

Vivement le changement d'heure, que je parte au petit matin dans la nuit noire.

#toutenfinesse