Bas les pattes !
Estelle
Ce matin, au boulot, j'ai mis un vent à un collègue. Non qu'il avait mauvaise haleine, qu'on se soit disputé, que j'aie oublié mes photocopies ou la clé de mon bureau. Non. J'ai fui lâchement parce que ce collègue, dès qu'il me parle, se croit autorisé à me frôler. Pas me toucher franchement, clairement, dans une relation de franche camaraderie genre "Yo mon pote, give me Five !". Il me frôle, et c'est pire, car je ne peux rien dire, c'est à la fois suffisamment imperceptible pour que les autres ne voient rien, mais suffisamment explicite pour ne me laisser aucun doute sur ses intentions à plus ou moins long terme. Ajoutons qu'il est en couple, et qu'il n'est même pas particulièrement sexy. Ces frôlements réitérés autour d'une tasse de café soluble tiède sont donc impropres à susciter en moi un quelconque fantasme à la George Clooney.
Mais le pire, c'est quand il me dit bonjour, et qu'il se permet de laisser sa main s'égarer dans le bas de mon dos, sur la cambrure de mes reins, dans cette zone particulièrement intime et éminemment suggestive. Que personne n'est autorisée à explorer sans mon consentement.
Ce matin, j'ai senti que, si sa main s'approchait un peu trop de mes fesses, la mienne allait s'approcher un peu trop de ses testicules. Et pas pour les frôler. Non. Pour les toucher franchement, clairement, dans une relation de franche camaraderie genre "Bas les pattes".
Le matin à 8h, faut pas me chercher.
#mike tyson